samedi 1 août 2015

Le jardin botanique de Bogor

Je suis réveillé par les cris d'une femme hystérique et des claquements de porte violents . Bizarre, on aurait dit que la femme parlait en français ? Puis plus rien. Sans doute une scène de ménage ? Un petit plongeon dans la piscine puis petit déjeuner sur la terrasse. Je ne me lasserai jamais de ce panorama sur la ville. Ce matin, je commence mon périple. Je quitte Jakarta pour aller à Gobor, à une centaine de kilomètres au sud. Il parait qu'il y a là-bas un très beau jardin botanique qui date de la période coloniale hollandaise. Un des plus grands d'Asie, à ce qu'il parait. Je prépare mon sac puis quitte l'hôtel en direction de la gare de Gambir. Elle est à côté de la place de l'Indépendance, à un petit quart d'heure à pied. Arrivé là-bas, la guichetière me dit que les trains pour Gobor ne s'arrêtent plus ici. Il faut aller à une station plus loin. Bizarre ? Mon guide m'indiquait pourtant qu'il fallait que je me rende dans cette gare ? Il n'est sans doute plus à jour. Bref, me voilà reparti à pied. Je commence à vraiment saturer de la circulation ici. Ça pue et c'est très bruyant. Au bout d'un quart d'heure, j'arrive enfin à la station de Gondangdia. Le billet de train pour Gobor coûte une misère, l’équivalent d’environ 50 centimes d’euro. Sur le quai, un réfugier afghan s'assoie à côté de moi et me propose de m'accompagner jusqu'à Bogor. Je sens le coup foireux et lui demande d'aller dénicher un autre couillon. Comme je ne comprends rien à ce que dit le haut-parleur de la gare, un monsieur très gentil m'indique dans quel train je dois monter. Comme nous sommes en début de ligne, je trouve aisément une place pour m'asseoir. Mais très vite, le train se remplit. Les gens s'entassent comme dans le métro aux heures de pointe. Heureusement, le wagon est climatisé. Je suis surpris de voir qu'ici les jeunes se lèvent facilement pour céder leur place à une femme ou à un vieux. Il y a longtemps qu'on ne voit plus ça en France. Je suis le seul occidental dans la rame. J'ai donc droit à un paquet de sourires. Un enfant assis à côté de moi, un peu effrayé, raconte à sa mère que j'ai vraiment un très grand nez. Rires. Les discussions ne sont pas faciles car peu de gens parlent anglais. Et quand ils le baragouinent, on ne comprend pas grand chose. Le train roule à bonne allure. Une petite heure suffit pour arriver au terminus de Bogor. Un monde incroyable sort des trains pour rejoindre la sortie. Je suis immergé dans la foule. Je me dirige à pied vers le centre ville. Il n'est pas bien loin. Pour quelques roupies, un vendeur de rue me propose une brochette de fraises enrobées de chocolat. C'est très bon. Je finis par trouver un guesthouse qui est indiqué dans mon guide. Il est un peu miteux mais la vue de la chambre sur la ville est magnifique. Le hic, c'est qu'il est juste en face d'une mosquée. Et chaque fois que le muezzin chante, j'ai droit, pour le même prix, à une bonne dose de décibels. J'espère que les boules Quies seront efficaces cette nuit. Comme il est midi, je vais déjeuner dans un chouette restaurant du quartier qui a une vue panoramique sur la ville. On y mange de la bonne cuisine indonésienne pour pas trop cher. Puis, je vais visiter le fameux jardin botanique. Il est situé juste à côté, en plein centre ville. Il fait une centaine d'hectares. Les hollandais l'avaient créé pour tester des plantes. Finalement, il a terminé en parc. On y trouve des plantes de partout. Du Cambodge, de Malaisie, de Bornéo, d'Indonésie bien sur, mais aussi de Madagascar ou du Brésil. Je pense qu'un botaniste doit être ravi ici. Moi, ce que je préfère, c'est son calme. Loin du tumulte de la ville. Comme on est samedi, beaucoup d'indonésiens viennent ici pour se promener ou pour pique-niquer. Mais dès qu'on s'éloigne un peu de l'entrée du parc, il n'y a plus grand monde et c'est assez agréable. On ne peut pas dire qu'il soit très bien entretenu mais il est propre. J'y reste bien trois ou quatre heures jusqu'à ce que le ciel s'assombrisse et que la pluie menace. Sur le chemin de la sortie, trois jeunes filles discutent avec moi. Elles veulent savoir d'où je viens, si je me plaît ici, si je suis marié. Bref, les questions habituelles. Elles veulent prendre une photo avec moi. D’accord si je peux moi aussi les prendre en photo. J'arrive à l'hôtel juste avant le déluge. Une pluie bien tropicale avec des trombes d'eau qui jaillissent des gouttières. L'orage dure une petite heure. Ça rafraîchit bien l'atmosphère. Il faisait vraiment lourd.