La longue route vers Pangandaran
Ce matin, le temps est clair. On arrive enfin à apercevoir les chaînes de volcans à l'horizon. Aujourd'hui, ça ne va pas être de tout repos. Il faut que j'arrive à Pangandaran avant ce soir. Une étape de 300 kilomètres. Je sens que ça va être la course. Un type de l'hôtel m'arrête un touk-touk dans la rue pour me rendre à la gare routière. J'aurai pu m'y rendre à pied mais il parait que c'est assez loin. Le touk-touk me dépose à un grand carrefour en me faisant comprendre qu'il faut que j'en prenne un autre dans cette direction. Ce que je fais. J’ai bien fait de les prendre car la gare routière est à l'autre bout de la ville. Je trouve un bus pour Badung assez facilement. La route longe les rizières. C'est assez joli. Puis on traverse dans la banlieue de Bandung. C'est la troisième ville du pays avec 8 millions d'habitants. Rien de folichon apparemment. Bouchons et pollution évidemment. Nous mettons une éternité à rejoindre la gare routière. Malheureusement, les bus pour Pangandaran partent d'une autre gare routière, située à l'est, de l'autre côté de la ville. Je prends donc un bus public qui fait la navette entre les deux gares. Toutes les avenues sont bouchées. Il nous faudra plus d'une heure et demi pour nous y rendre. Et bien entendu pas de clim dans le bus, c’est un vrai sauna à l’intérieur. Arrivé enfin à la gare routière, j'aperçois le bus pour Pangandaran qui va partir instamment. Je n'ai même pas le temps de manger un morceau. Tant pis, je mangerai mieux ce soir. C'est un vieux bus sans clim avec de la musique indonésienne à fond. J'ai le haut-parleur en plein dans la tronche. Je mets mes écouteurs pour atténuer un peu le bruit. Nous revoilà partis pour 8 heures de bus. On quitte d'abord la banlieue de Bandung. Rien d'intéressant, c'est dans l'ensemble assez moche. Des échoppes et des habitations inachevées tout le long de la route. Lorsque nous grimpons dans la montagne, elle devient plus jolie. Enfin de la vue sur autre chose que des garages et des marchands de meubles. Je commençais à me demander si la campagne existait ici. Jusqu'à présent, c'était quand même très urbanisé. La route est longue, très longue. Elle n'en finit pas. Nous faisons quelques haltes dans les gares routières des villes que nous traversons et une un peu plus longues dans un resto routier pour casser une croûte. Bien entendu, à chaque arrêt, des marchands ambulants nous proposent leur babioles. Il y a de tout. Des boissons, de quoi manger, des fruits et même des couples-ongles. L'un d'eux vend des fruits qui ressemblent à des énormes fraises. Comme j'ai l'air surpris, il m'en offre une. En fait, ça n'en est pas. Ce sont comme des lichees secs avec un petit goût de fraises. C'est pas mauvais mais sans plus. Lorsque nous arrivons enfin à Pangandaran, il fait nuit depuis longtemps. Il est 20h30. Je suis lessivé. Grâce au GPS de mon smartphone, je peux tout de suite repérer l'endroit où se trouvent les guesthouses. C'est qu'en même vachement pratique ce truc. On gagne un temps fou et ça évite d'être dépendant des taxis. Le bus nous dépose à un grand carrefour et je marche un petit quart d'heure jusqu'à la plage. Il faut que je visite trois guesthouses avant de trouver une chambre. Tout est complet. Vacances obligent. Finalement, j'en trouve une pas trop mal en étage, donnant sur un joli patio. Je prends une douche salvatrice puis vais sur la plage pour essayer trouver de quoi manger. Il est déjà 22 heures. Il n'y a pas grand monde dans les rues mais je finis par trouver une gargote qui sert des plats de nouilles chinoises. J'ai tellement faim que ça me parait excellent. Je discute un long moment avec un client du resto très sympa. Il est du coin et il me raconte ses souvenirs du tsunami de 2006 qui a tout dévasté ici. Il a perdu au passage deux dents de devant, sa maison et plusieurs membres de sa famille. Mais il reste philosophe. Je retourne à l'hôtel pour une bonne nuit bien méritée.