mercredi 19 août 2015

La route en scooter

La superbe vue sur la vallée depuis mon lit va me manquer. Mais il faut bien continuer le voyage et se résigner à partir. Le type de l'hôtel demande à quelqu'un de sa famille de m'accompagner en scooter jusqu'à la bifurcation sur la grande route. J'ai pourtant horreur d'être assis à l'arrière d'un deux-roues. Surtout ici où ils conduisent comme des tarés. Apparemment, il n'y a pas d'autre moyen de transport. Les minibus, ou les bemos comme ils disent ici, ne passent que très rarement à Munduk. Je veux aller voir le mont Batur qui se situe à une cinquantaine de kilomètres de l'autre côté de la vallée. Mais il n'y a pas de route directe. Il faut soit passer par le nord, soit par le sud. C'est plus simple par le sud mais beaucoup plus long. Le problème du passage par le nord, c'est qu'il y a très peu de transporteurs. Il faut souvent avoir recours aux scooters. J'opte tout de même pour le nord que je ne connais pas. On verra bien. Le scooter me dépose comme convenu sur la grande route qui va vers le nord. J'attends sur le bord de la route le passage d'un bemo. Sur le trottoir d'en face des singes fouillent dans les poubelles et amusent les passants. Je ne m'approche pas trop près d'eux car ils peuvent vite devenir agressifs. Finalement, au bout d'un quart d'heure, un bemo me prend. Un passager très sympa discute avec moi dans un anglais approximatif. Il a visiblement envie de parler avec un étranger. Je fatigue à force d'essayer de comprendre ce qu'il veut me dire. La route descend jusqu'à Singaraja, la grande ville du nord. Pour m'être agréable, le chauffeur me conduit jusqu'à la route de Kubutanbahan en me faisant comprendre que j'aurai sans doute du mal à trouver un bemo. À la petite gare routière, on m'explique que les minibus partent le matin ou le soir mais rarement en journée. Un type en scooter me propose de me conduire jusqu'à la route de Batur. Je n'ai pas trop le choix. Auparavant, il faut chercher un distributeur pour retirer du pognon. Je suis presque à sec. Difficile d'en trouver un qui accepte la carte Visa. On en fait au moins quatre avant de trouver le bon. Je fais le plein de flouze. Arrivé au carrefour, j'attends. Toujours pas de bus en vue. Quel galère ce coin. On m'explique que les gens préfèrent prendre leur scooter plutôt que le bus, les distances étant en général assez courtes. Ça n'arrange pas mes affaires. Je suis bon pour reprendre un scooter. J’en trouve un aisément. C’est une vieille pétoire mais qui grimpe quand même bien les côtes. Il faut gravir 1200 mètres d'altitude. Je commence à avoir le dos en compote. À chaque fois, il faut que je porte le sac sur mon dos. On arrive enfin à Kintamani, au bord du cratère, vers 14 heures. Finalement, je ne me suis pas si mal demmerder. Le seul guesthouse du village est tout miteux. Sans doute le pire depuis le début de mon voyage. Il y fait froid et humide. Mais c'est pas cher. En fait, il s'agit plutôt de chambres chez l'habitant tenues par une famille au demeurant fort sympathique. Le village n'a aucun charme. Seule la vue sur le volcan Batur est intéressante. Je me demande ce que je suis venu foutre là. Je vais me promener un peu sur les chemins avoisinants pour essayer de trouver un point de vue sur le volcan. Les gens que je rencontre sont toujours souriant. Il y a toujours autant de chiens qui aboient à mon passage. La nuit tombe tôt. Il commence à faire vraiment froid. De retour à l'hôtel, je réclame une couverture supplémentaire. Je sens que la nuit va être glaciale.