La journée de la poisse
Au début, j'avais l'intention de me rendre à Ubud, au centre de l'île. C'est un endroit très fréquenté par les touristes, au milieu des rizières. Mais finalement, je préfère aller vers le nord. Je repère sur la carte la petite ville de Bedugul, au bord du lac Beratan, coincée entre plusieurs volcans. Je me dis que l'endroit doit être sympa. Je quitte donc de bonne heure mon hôtel paradisiaque pour me rendre sur la grande route et héler un minibus. Je vais vers l'est jusqu'à Mengwi puis en prends un autre vers le nord jusqu'à Bedugul. Les routes sont bordées de rizières en terrasses, comme sur les cartes postales. Dans la dernière montée, il y a un énorme bouchon. Nous roulons au ralenti pendant plus d'une heure. Les routes sont ici à deux voies et ne permettent pas d'absorber le flot de véhicules. C'est un problème récurrent en Indonésie. Seuls les deux roues arrivent à se frayer un chemin. Vers midi, nous arrivons enfin à Bedugul. Comme je ne sais pas trop où aller, le minibus me dépose devant un grand restaurant près du lac. J'en profite pour y déjeuner. Belle vue sur le lac. On est dimanche, il y a énormément d'indonésiens qui viennent passer le week-end au frais. Nous sommes à 1000 mètres d'altitude et il fait à peine 25 degrés. Maintenant il faut trouver un hôtel. Je rejoins le centre ville en empruntant les petites rues afin d'éviter la grande route très passante. Heureusement que j'ai mon GPS. Il m'aide drôlement. Je me repère au mètre près. Je traverse la vieille ville en passant par les hauteurs. Les gens sont surpris de me voir là. Hello mister ! Toujours gentils. J'arrive enfin devant l'hôtel conseillé par mon guide. Malheureusement, il est fermé. Décidément, le Lonely n'est vraiment pas à jour. Je me renseigne. On me dirige vers un autre plus bas. Ce sont de grandes chambres spartiates devant un très joli jardin. Ça fera l'affaire pour une nuit. Puis je veux me rendre au jardin botanique. Il parait que c'est à voir. Je veux passer par les petites ruelles plutôt que d'emprunter la route. Mais les rues du GPS ne sont pas à jour. Impossible de trouver un passage. Je suis paumés dans les champs de poireaux. J'en profite pour prendre de jolis photos de paysans au travail. Pour rejoindre la route, il faut sauter d'un mur de deux mètres. Je crois que j'ai sous-estimé la hauteur et me retrouve allongé dans le fossé, couvert d'épines et avec quelques égratignures. Rien de grave, mais j'ai vraiment l'air con. Je retourne à l'hôtel pour nettoyer les plaies et changer de chemise. Puis je repars au jardin botanique mais en prenant la grande route cette fois. Sur place, il y a un monde fou. En plus, ils ferment le parc dans une heure. Je me dis qu’il vaut mieux revenir demain matin. Le lumière sera meilleure et ce sera plus calme. De retour à l'hôtel, je m'aperçois que j'ai perdu la clef de ma chambre. Elle a dû tomber de ma poche. Décidément, c'est pas mon jour de chance. Heureusement le type de l'hôtel arrive à rentrer dans la chambre en démontant des persiennes vitrées de la fenêtre et à démonter la porte de l'intérieur. Je suis confus. Mais il me dit, toujours avec le sourire, que ce n'est pas grave. Je lui file quand même un billet pour les dégâts causés. Il refuse, j'insiste, il accepte. Je crois que je vais me tenir à carreau jusqu'à ce soir. C'est pas mon jour.