Le mont Batur
Il a vraiment fait froid cette nuit. Même avec deux couvertures, j'ai eu du mal à me réchauffer. Je me lève tôt car il faut que je bouge, sinon je vais finir en glaçon. Il y a six kilomètres pour rejoindre la route qui descend vers Padangbai. Je décide de les faire à pieds. La route est jolie et elle longe la falaise du cratère, Ça descend doucement et on peut admirer au loin le mont Batur. Comme le soleil levant est de face, c'est pas top pour les photos. Je passe devant un temple hindou, le Pura Batur. Il paraît que c'est un lieu de pèlerinage important à Bali. Une femme me conseille vivement de le visiter. Ça ne me tente pas trop. Mais après tout, je ne suis pas aux pièces. Je paye mon ticket d'entrée puis la femme me met un pagne autour de la taille en me disant que c'est obligatoire pour rentrer dans le temple. Jusque là, tout va bien. Mais quand elle me dit qu'il faut que je l'achète une fortune, je lui dis qu'elle se fout un peu de ma gueule. Ça sent l'arnaque à plein nez. Mais elle insiste lourdement. Je lui réponds que puisque c'est comme ça, je n'irai pas visiter le temple et vais réclamer le remboursement de mon billet d'entrée. Et qu'il faut arrêter de prendre les touristes que pour des cons. C'est toujours le problème dans ces endroits un peu trop touristiques. Finalement, elle accepte de me prêter le pagne. Ben voilà, tu vois quand tu veux. Le temple n'a rien d'extraordinaire mais il se visite. Il y a une cérémonie religieuse à l'intérieur. Je tâche d'être discret. Comme l'autre bonne femme m'a énervée, je ne m'éternise pas. Je continue mon chemin à pieds. Je m'arrête plusieurs fois boire un café dans des restaurants qui ont une vue splendide sur le cratère. Parfois des cars de touristes s'arrêtent sur des belvédères pour que le troupeau puisse prendre des photos. J'arrive enfin au carrefour. J'attends un long moment sans apercevoir de minibus. Ça sent la descente en scooter. Ça ne loupe pas, en voilà un qui me propose ses services. J'hésite mais heureusement, voilà qu'apparaît un bemo. Il est bien rempli mais les passagers me font une petite place. Au fond, plusieurs femmes rigolent ensemble. Il y a plutôt une bonne ambiance. L'une d'elle parle très bien l'anglais. Elle est institutrice. Elle a beaucoup d'humour. On se marre bien. Nous arrivons au bout d'une heure à Bangli, le terminus du bemo. Mais comme le chauffeur m'aime bien, il accepte de me conduire un peu plus loin, jusqu'à la route de Padangbai. Padangbai est un petit village de pêcheurs d'où partent les bateaux pour Lombok. C'est là où je veux aller. Sur la route, on traverse un village où ils font une crémation. Il y a deux bûchers immenses. Dans la religion hindou, on brûle les corps des défunts en public. C'est assez impressionnant. Au carrefour, je discute ferme le prix pour prendre un autre bemo pour Padangbai. A Bali, j'ai l'impression qu'ils multiplient chaque fois le prix par trois pour les touristes. Il faut chaque fois marchander ferme. Ce n'était pas trop le cas à Java. Nous croisons une autre procession mais plus joyeuse cette fois. Des femmes joliment vêtues marchent en file indienne. Deux enfants sont transportés sur une chaise à porteurs magnifiquement décorée. Les hommes ferment la marche. Une sorte de baptême ? Mon chauffeur, qui ne parle pas l'anglais, tente de m'expliquer de quoi il s'agit. Mais je ne comprends rien. Padangbai est un endroit charmant. Quelques hôtels et restaurants bordent la petite plage. Je trouve une chambre magnifique avec vue sur la mer. Ça me change d'hier soir. Demain, je prendrai le bateau pour Lombok.