Le minibus pour Jogya
La patronne de l'hôtel est une femme vraiment charmante. Elle transpire la gentillesse. Elle m'a proposé hier soir de réserver mon billet pour Jogjakarta. Bien entendu, elle prend sa petite commission au passage mais c'est quand même très pratique. Elle me propose deux solutions. Soit le bus jusqu'à la gare la plus proche puis le train soit le voyage complet en minibus. Elle me conseille la solution du train qui est paraît-il moins fatigante. De toute manière, le prix est pratiquement le même. Le problème du train, c'est qu'on ne voit pas grand chose à travers les fenêtres à cause du film translucide qu'ils collent aux carreaux pour éviter la chaleur. Ça gâche tout le plaisir du voyage. Je choisis donc le minibus. Il faudra compter 8 heures pour parcourir à peine deux cents kilomètres. Car la route est semble-t-il en mauvais état. On vient donc me chercher à 7 heures du matin. C'est un minibus pas tout jeune d'une vingtaine de personnes. J'essaie d'aller devant mais le chauffeur ne veut pas. Dommage. Je suis à l'arrière mais près d'une fenêtre. Sont du voyage plusieurs jeunes routards hollandais et allemands pas très marrants, et quelques indonésiens devant. Les paysages sont jolis mais c'est toujours un peu la même chose. Une route bordée de maisons, des rizières et au loin la jungle ou des collines. Le riz vient d'être coupé ou va l'être incessamment. Quelques brûlis par-ci par-là. Parfois on traverse des forêts, ça change. On fait une petite pose au milieu du trajet pour déjeuner puis nous voilà enfin à Jogjakarta vers 16 heures. Le minibus dépose chacun des voyageurs dans leur hôtel respectif. Comme moi je n'ai rien réservé, je lui demande de me déposer dans le quartier de Sosrowijayan. C'est là qu'on trouve tous les guesthouses pour les routards. Ça ressemble beaucoup au Kho San Road de Bangkok. C'est pas forcément un lieu que j'affectionne particulièrement, mais là au moins je suis sûr de trouver un toit. J'ai beaucoup de mal à en trouver un qui ne soit pas complet. J'en visite au moins une dizaine. Soit ils ont des chambres pourries sans fenêtre, soit ils ne leur restent que des suites hors de prix. C'est le risque de ne jamais réserver à l'avance. Mais l'avantage, c'est qu'on peut choisir l'endroit qui nous plaît. Au bout d'une heure, je finis enfin par en trouver une plutôt sympa avec une grande baie vitrée qui donne sur un balcon. L'hôtel est au calme, au centre du quartier touristique. C'est pas dans les premiers prix mais ça les vaut. Il y a même une petite piscine au milieu d'un patio. Je la teste immédiatement. Après ce long voyage ça fait un bien fou. La nuit tombée, je vais faire un tour pour sentir l'ambiance et surtout pour trouver de quoi me remplir le bide. Je crève de faim. Sur l'avenue centrale, il y a un monde fou. Des boutiques de batiks partout. Il parait que c'est ici qu'on fait les plus beaux. Je retrouve les touristes occidentaux que j'avais un peu perdu de vue. Jogjakarta attire beaucoup de visiteurs du monde entier pour venir admirer les sites de Borobudur et de Prambanan. Les équivalents d'Angkor au Cambodge. Je compte bien aller les voir prochainement. Je m'envoie un plat de nouilles sautées dans un resto indonésien. Un peu de lessive puis hop, au lit.